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Le temps en voyage, l'espace des frontières.

Nous sommes actuellement à Moscou, et nous n'avons rien écrit depuis l'Allemagne. Le temps en voyage n'est pas le même auquel nous nous étions habitués en France, au fil des années, en fonction des obligations scolaires, professionnelles, domestiques ou sociales. Nous découvrons le temps en voyage, et en ce premier mois, nous en avons fait une certaine expérience. Etant partis un peu tard par rapport à notre souhait initial, et au risque de nous faire rattraper par le froid en allant vers la Russie, nous savions que nous devrions traverser l'Europe relativement vite. Nous savions aussi qu'une fois arrivés à Moscou, en plus de la découverte de la ville, nous aurions pas mal de papiers administratifs à réaliser, pour l'avancée orientale. La relative frustration de cette traversée accélérée fut grande, mais elle nous aura incité à projeter notre prochain voyage, au retour de notre Tour du monde: Paris -Saint Petersbourg en 6 mois! En tout cas, cette traversée en vaut vraiment le détour. Le peu que nous avons découvert de ces pays, n'a fait que monter en haleine notre curiosité et soif de découvertes de cette portion Européenne.


LA BAVIERE - ALLEMAGNE


Dès que les classes ont commencé à Paris, je pense qu'il s'est opéré un changement chez Ona et Suanne, qui suivent attentivement le déroulé des évènements à travers ses propres amies. Ce lien qu'elles maintiennent avec leur vie en France est tout aussi important que celui avec leur famille en France, en Argentine et en Equateur! Nous sommes enracinés à une origine culturelle, géographique et familiale, et cet enracinement fait partie de notre richesse et en font nos outils au moment de faire la découverte de nouveaux horizons. A l'issue de ce premier mois, nous avons tous les quatre certainement compris qu'il s'agissait bien plus que d'un voyage...mais autant d'une aventure humaine et familiale... et que cela demandera beaucoup de sérieux et de rigourosité, malgré un environnement si changeant...auquel on doit constamment s'adapter... Nous avons hâte de vous le décrire, et de vous en donner nos impressions.


Rentrée des classes nomades au bord de la Volga - Russie


La Pologne

C'est en traversant la forêt Polonaise que toutes les références picturales que nous avions emmagasiné dans notre enfance se sont révélées. Tous ces livres de contes lus et relus à nous filles ont trouvé leur image d'origine dans ces grands espaces et dans cette harmonie architecturale. Nous sommes très sensibles à toutes ses variations qui s'opèrent lors des traversées de paysages et d'ensembles urbains.

ville de GDANSK - Pologne


En Pologne nous avons été très agréablement surpris par la gentillesse avec laquelle nous avons été reçus, conseillés et orientés par des inconnus. C'est en demandant conseil à une jeune femme qui passait par là dans son véhicule, que nous nous sommes retrouvées à la suivre pendant plusieurs kilomètres jusqu'à ce qu'elle nous emmène dans une endroit paradisiaque, le sien de surcroit, et là où nous avons profité d'un des plus beaux cadres naturels en Pologne.

BIVOUAC AU BORD DES LACS DE POLOGNE


C'est en Pologne que nous avons fait, pour la première fois, la rencontre avec la mer Baltique. C'est un peu par hasard, en allant nous garer au fond d'une allée, que nous sommes tombés nez à nez avec elle, le long d'une promenade... ni plus ni moins que la croisette de la ville de Gdynia. Immense surprise, et vrai moment de plaisir et de partage. La veille, nous l'avions déjà aperçue de nuit et sous la pluie au détour d'un chemin, au fond d'un camping d'une ville balnéaire que nous n'imaginions pas si importante.

PLAGE DE LA MER BALTIQUE - POLOGNE


Les grands lacs de Pologne, entourés de denses forêts, nous rappellent combien la nature est essentielle à l'équilibre climatique. Malgré l'importante exploitation forestière, ces grands espaces naturels sont densément peuplés d'animaux, et restent sauvages mais accessibles . Quelle joie de voir s'épanouir nos filles au contact de ces éléments, et de sentir leur implication et leur bienveillance à l'égard de leur environnement.

FAMILLE CYGNE - POLOGNE


La Lithuanie

Après la forêt Polonaise, c'est en découvrant l'architecture des villes et villages Lithuaniens, avec leurs églises Orthodoxes, leurs maisons en bois entourées de végétation sauvage, que ces références picturales on pris une plus grande ampleur, pour venir se parachever, le long du parcours, en Lettonie.

MAISON LITHUANIENNE


La Lettonie

Plus on avançait vers le nord et la frontière avec la Russie, plus les espaces naturels semblaient sauvages et plus la densité routière et urbaine se diluait.

VILLAGE LETTON PROCHE FRONTIERE BIELORUSSE


L'entrée en Russie et les toutes premières impressions.

Au fur et à mesure que nous avancions en Europe depuis notre départ de Paris, nous avions expliqué à nos filles la définition des territoires, et toutes les particularités culturelles, historiques et géographiques qui définissent et donnent leur identité aux nations, malgré l'existence de frontières. En arrivant à l'extrême Est de l'Union Européenne, nous les avions confronté à une frontière matériellement incontestable. Nous sortions de l'Espace Schengen pour rentrer en Fédération de Russie. Les doubles rangées de barbelés étaient là pour nous le rappeler.

PASSAGE SUR LE TERRITOIRE RUSSE


Il nous aura fallu 7 heures pour traverser la frontière. Aucune difficulté particulière. Ces sept heures correspondaient au temps normal d'attente, pour les 7 véhicules que nous avions devant nous, et cette douce attente, mérite d'être partagée:



Premier poste frontière pour sortir de l'espace Schengen. Premières explications par gestes pour justifier une sortie sans entrée préalable. ( petit rappel...quand vous voyagez avec double passeport, TOUJOURS sortir avec le même passeport avec lequel vous êtes rentrés, c'est quand même la base). Pourtant on le savait. Pourtant nous nous sommes mélangés les pinceaux, et il est toujours bon d'avoir des rappels. Ensuite la traversée de la zone franche, matérialisée par une double rangée de barbelés. Et "finalement", l'arrivée à la frontière Russe. On avait le choix entre quatre files de voitures: "taxis", "rien à déclarer", " à déclarer" et encore " à déclarer". La file " Taxis", celle qui semblait aller le plus vite, était en réalité la file des véhicules de nationalité Russe. Tout le monde le savait sauf nous. Bien entendu ce n'est écrit nulle part. Nous avons donc décidé de nous mettre dans la file "Rien à déclarer", puisque c'était la plus courte. L'attente semblait normale, jusqu'à ce que Mathieu décidait d'aller faire un tour... vers un " free shop" en direction de la Lettonie. Erreur ( pourtant évidente), qui nous a couté un petit rappel à l'ordre. Un officier en personne est allé rejoindre Mathieu, non seulement pour le remettre dans le droit chemin... mais en prime nous changer de file... pour rejoindre une plus longue: " a déclarer". Nous avions donc devant nous 7 véhicules ( au lieu de 5). Personne, pendant toute la durée de l'attente, n'a osé se mettre derrière nous. Les files sur les côtés se rallongeaient au fur et à mesure de l'après-midi, tandis que sur la notre nous étions toujours les derniers. Ensuite vinrent les papiers à remplir ( en Cyrillique), et les papiers à "montrer remplis". Contrairement à ce qu'on avait imaginé, renforcé par le sentiment laissé par tous ceux qui n'osaient pas se mettre derrière nous laissant présager un long moment de solitude aux frontières... ce ne fut pas la "fouille" du véhicule le plus long...mais cette "remise de documents remplis" qui nous à couté le plus d'heures. Non pas par ce nous avions du mal à les remplir ( 5 minutes nous suffirent), mais parce que chaque véhicule devant nous renfermait une histoire différente et particulière, entre les chasseurs d'ours se déplaçant avec leurs armes, les importateurs de véhicules allemands, nous n'étions pas prêts de nous en sortir si vite. Rajouté à cela, c'est très très curieux d'attendre derrière un carreau vitré ( parfois ouvert, parfois fermé), pour remettre un papier à une personne qui est censée le récupérer, mais qui est occupée à écrire des courriers, et vous tourne le dos pendant 1h30, pour ensuite partir, être remplacée par une deuxième, qui elle même partira aussi, en fermant définitivement le poste, jusqu'à la relève du soir ( 20h30), où finalement on décidera de recevoir nos papiers, procéder à la "fouille" du véhicule, et nous souhaiter la bienvenue en territoire Russe. Cette fouille, tout le monde l'attendait, et ce fut très amusant d'ouvrir toutes les portes, fenêtres et tiroirs de notre véhicule sous les yeux attentifs, curieux, et même très amusés des autres personnes qui attendaient en douane, ainsi que des douaniers eux même, qui, voyant la difficulté de ce qui les attendait, à la vue des infinies boîtes de pâtes, sacs de linge sale, et autres babioles domestiques, ont préféré écourter, nous demandant de ne plus rien ouvrir au risque de se prendre une boîte de sardines sur la tête, ou toute autre surprise inintéressante par rapport à leur recherche.


Nous étions très chanceux, devant nous, sur le parking, un couple attendait depuis la veille ( 23 h d'attente au total), avec leur véhicule et leur maison roulante. En cause: une erreur sur un des papiers de leur remorque, suivie d'un bug informatique très très long...)


Tout cela fini, il nous restait juste une barrière à passer, que nous avons passé sans encombre, tous les tampons de notre "fiche de circulation" apposés.


Arrivés vers 14h30 au check point, nous sommes rentrés en territoire Russe à 21h30. La nuit noire nous accueillait. Après toute cette attente, nous avions l'impression d'être sur une autre planète, peut être par ce que, même si nous connaissions parfaitement ce que signifie une frontière, étant donné que nous en avions déjà traversé pas mal dans notre vie, celle-ci, qui plus est, terrestre et avec un véhicule, nous rappelle encore une fois l'imbroglio administratif auquel nous ne pourrons pas échapper.


SYMBOLE....


L'entrée en Russie de nuit sur une autoroute vide. Seules des files interminables de camions garés sur le bas côté en direction inverse à nous, dans l'attente de leur propre passage de frontière le lendemain, et des stations service en nombre interminable, ouvertes toute la nuit.


STATION SERVICE - RUSSIE


La découverte du cyrillique dès le premier plein de gazole. Avoir appris tous les sons de l'alphabet cyrillique a été d'une grande aide. Surtout au moment de déduire le "D" de diesel en forme de gros "A".


SUR LA ROUTE TOUT EN CYRILLIQUE


Notre premier arrêt sur l'autoroute, au motel en néons rouges. Chambre avec vue interne sur la boutique de la station service.


PREMIERE NUIT EN RUSSIE


Le temps d'écrire cet article, nous sommes déjà arrivés à Ulyanovsk, ville natale de Lénine. Nous avons connu Moscou, mais aussi la paisible et merveilleuse Suzdal, ainsi que la grande ville de Kazan, capitale du Tatarstan.


Toutes nos impressions se dessinent dans le prochain article.

LA VOLGA

BIVOUAC AU BORD DE LA VOLGA












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